A Malte, EMIGRER ou IMMIGRER se conjugue à la fois au passé et au présent.
- Emigration de Maltais aux XIXe et XXème siècles.
- Mouvement d’immigration contemporaine.
Sur ces sujets, je vous recommande vivement cet excellent article publié par le CAIRN : « D’un pays d’émigration à un pays d’immigration : le cas de Malte »,
Quelques extraits
“Malte est un micro-État insulaire (316 km2), membre de l’Union européenne. Son histoire a été marquée par les migrations, et fréquemment par des vagues d’émigration. À mon avis, l’histoire de Malte ne peut se comprendre que sur cet arrière-plan. … De même que les bergers doivent se mettre en quête de pâturages pour leur bétail, les Maltais avaient le malheur de devoir franchir les mers pour assurer aux leurs « pâturage » et survie…, et de laisser les femmes seules à Malte ! Le commerce, cela ne signifie pas seulement des mouvements de marchandises, ce sont aussi des mouvements d’hommes, sinon en tant qu’esclaves, du moins en tant que travailleurs. Ce fut le destin de la plupart des pays de la Méditerranée centrale, et encore plus des îles de la Méditerranée. … À la fin du XVIIIe siècle, 15 % des Maltais mâles vivaient dans une diaspora commerciale entre l’Espagne, le Portugal et la Sicile ; ou bien ils servaient sur des navires étrangers [Cf. C. Vassallo, op. cit., p. 252.] . Au cours du XIXe siècle, la Méditerranée était pour les Maltais une seconde demeure que la Providence leur avait assignée. D’où les diverses implantations maltaises tant sur la rive sud – Maroc, Algérie, Tunisie, Cyrénaïque et Égypte – que sur la rive nord – l’Espagne (en particulier l’Andalousie), Marseille, les îles Lipari, la Grèce, Corfou, Chypre, Constantinople et Smyrne.
L’émigration maltaise culmina au XXe siècle. L’île a connu un véritable exode. Le facteur principal était, comme dans les siècles passés, celui de la « pulsion » inscrite dans une économie déséquilibrée et sous-développée : ce n’était pas la persécution politique, comme dans le cas des incursions des Berbères à la recherche d’esclaves – que les Maltais rendaient bien, il faut le dire par souci d’équité –, et encore moins la persécution religieuse. … On peut donc aisément expliquer l’émigration maltaise du XXe siècle en termes de dépendance : l’exploitation d’une position stratégique pour répondre aux besoins de l’Empire en Méditerranée et, après l’ouverture du canal de Suez, à l’extérieur de la Méditerranée. De fait, la Grande-Bretagne n’a jamais favorisé sur l’île la moindre industrie, hormis le chantier naval H. M. Imperial Dockyard au service de la Marine et de l’Air Force de Sa Majesté. …
À partir du moment où la technologie militaire entama une évolution radicale et dès lors que les alliés britanniques, les États-Unis et l’OTAN étaient bien implantés en Sicile et, plus généralement, en Italie méridionale, la Marine et le gouvernement britannique déclarèrent la base maltaise technologiquement obsolète. D’où la décision de la démanteler dans les plus courts délais et de ne plus conserver qu’une position de simple transit. Conséquence : des dizaines de milliers de Maltais au chômage ou contraints d’émigrer en Australie, en Grande-Bretagne et au Canada, voire dans le cadre des quotas aux États-Unis. Il y a désormais plus de Maltais d’origine en Australie qu’à Malte. Le sillage des autres – Qu’en est-il de l’« immigration » à Malte ? L’île n’est pas un pays d’immigration, d’où les guillemets, mais je classe dans cette rubrique les émigrés de retour, les réfugiés et les ressortissants de pays tiers clandestins.
Depuis les années 1980, dès lors que Malte initiait son développement, des centaines de Maltais sont rentrés et ont trouvé un emploi sur l’île. D’autres y ont tout simplement pris leur retraite. D’autres encore sont venus parce qu’ils fuyaient les persécutions, la faim et le chômage dans les pays africains. Malte était devenue de facto une destination des clandestins. 2 822 réfugiés d’Irak et d’ex-Yougoslavie pendant la dernière décennie ; 1 968 d’entre eux réinstallés au Canada, aux États-Unis et en Australie. Au XXIe siècle, les demandeurs d’asile s’embarquent en Libye, mais ce n’est pas à Malte qu’ils veulent se fixer [8][8] Cf. M. Thomson, Migrants on the Edge of Europe. Perspectives…. Ils arrivent de pays aussi différents que la Somalie, l’Érythrée, l’Égypte et le Soudan. Malte n’est pas leur destination. L’île se trouve simplement sur le chemin de l’Italie : Lampedusa, la Sicile et Messine. C’est la tempête ou une mauvaise orientation qui a amené ces gens.
Les représailles de l’Empire – L’émigration et l’immigration résultent à Malte surtout du facteur « pulsion » et, dans une mesure bien moindre, du facteur « appel ». Elles sont la conséquence d’un sous-développement souvent causé par des puissances étrangères, les sociétés multinationales et des gouvernements corrompus. Une île de Malte sous-développée envoyait ses émigrés là où on les accueillait. Aujourd’hui, les ressortissants de pays sous-développés qui « appartenaient » autrefois à des empires européens sont forcés de fuir, que ce soit à cause du sous-développement, des persécutions politiques ou de conflits nationaux ou internationaux, et de se réfugier dans d’anciennes colonies ou métropoles qui, elles, font partie du G8 [ Il n’est pas nécessaire de revenir ici sur les pratiques…]. C’est là une question de survie, Malte n’étant dans ce contexte géopolitique qu’un tremplin. Néanmoins, le prix à payer dépasse les possibilités de notre économie. » – Lire l’article complet. (1)
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Carte interactive Migrations entre 1910 et 1994. (2)
D’autres infos ?
- Je vous invite à consulter le site maltamigration.com, sur les migrants et la migration. En anglais.
Page sur les différents mouvements de migration à partir de Malte : ici (en anglais). - A lire également, migrations vers les différents pays du monde : The Great Exodus de Fr Lawrence E. Attard (en anglais).
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Ces informations vous sont transmises gracieusement par Monique Basley, auteure du guide « LA VALETTE – Parcours-promenades dans la capitale »..
Extrait de l’édition 2019

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(1) Ref. : Inguanez Joe, « D’un pays d’émigration à un pays d’immigration : le cas de Malte », Outre-Terre 4/2006 (no 17) , p. 239-245 – URL : www.cairn.info/revue-outre-terre1-2006-4-page-239.htm. – DOI : 10.3917/oute.017.0239.
(2) Source : Interactive Malta Virtual Emigration Museum
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