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« Le sacrifice du fort St-Elme » – https://www.herodote.net/23_juin_1565-evenement-15650623.php
23 juin 1565
Le sacrifice du fort Saint-Elme
Le fort Saint-Elme, à l’extrémité du mont Sciberras, sur l’île de Malte, commande l’accès aux ports de Birgu et Senglea. Il est pilonné pendant plus d’un mois par la flotte turque et barbaresque avant d’être enfin conquis le 23 juin 1565. Son siège aura coûté la vie à plus de 2.000 assiégeants musulmans et 1.500 défenseurs chrétiens.
Tous les défenseurs du fort ou presque périssent, et il est difficile de ne pas admirer encore aujourd’hui le courage des assiégés, qui obéirent au grand-maître La Valette et firent le choix de tenir le fort jusqu’au bout, offrant aux cités portuaires de Birgù et Senglea le répit nécessaire à l’organisation de leur défense.
Ainsi auront-ils permis à Malte, contre toute attente, de supporter victorieusement le « Grand Siège ».
Une position stratégique
Bâti à la pointe du mont Sciberras en 1552, Saint-Elme est un petit fort dont le plan en étoile est caractéristique des constructions de moyennes dimensions édifiées au milieu du XVIe siècle pour soutenir des défenses urbaines, mais incapables de soutenir des longs sièges. Séparé du mont Sciberras par un fossé, il est constitué de quatre angles aigus bastionnés, d’un cavalier triangulaire extérieur à double niveau, édifié en 1554, et d’un ravelin sur son flanc occidental, ajouté en 1556 pour consolider le bastion.
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Une vie offerte à Dieu
Deux assauts violents sont conduits les 3 et 8 juin, qui rendent les Turcs maîtres du ravelin et causent la perte de 1.500 musulmans et d’environ 370 chrétiens, soit presque la moitié de la garnison du fort ! En peu de temps, la situation se dégrade : le ravitaillement est souvent empêché par des navires turcs qui interrompent les liaisons entre Birgù et Saint-Elme, et si les assiégés ont encore des réserves d’eau douce et de nourriture, c’est pour peu de temps. Surtout, avec des ballots de laine et des sacs de terre, les Turcs comblent le fossé situé entre le ravelin conquis et la muraille du fort.
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https://www.herodote.net/23_juin_1565-evenement-15650623.Après un nouvel assaut le 22 juin, les défenseurs savent qu’ils vivent leur dernière nuit. Ils colmatent les brèches, placent des morts sur les remparts pour faire croire qu’il reste des combattants, rassemblent les flasques de poudre et les armes pour le dernier combat. Le 23 juin, vers midi, Saint-Elme est vaincu ; l’étendard rouge à croix blanche de l’Ordre est abattu, remplacé par celui des Turcs. Les assiégés sont tous tués, hormis huit chevaliers qui, blessés avant le combat, gisent dans la chapelle du fort, et qui sont réduits en esclavage par les Barbaresques (ils seront rachetés plus tard par l’Ordre). Quelques soldats maltais prennent la fuite à la nage, rapportant aux chrétiens des cités les derniers instants de la forteresse.
Le lendemain, les habitants découvrent au sommet du mont Sciberras quatre têtes de chevaliers plantées sur des piques, tandis que le long des murailles de Birgù, viennent buter des corps de chevaliers cloués à des croix de bois, certains décapités, d’autres auxquels manquent les mains ou les pieds, portés par le courant depuis Saint-Elme où les Turcs les ont jetés. En représailles, La Valette fait décapiter les prisonniers musulmans et bombarder les positions turques avec les têtes tranchées.
Les pertes s’élèvent au moins à 4.000 hommes pour les musulmans et à 1.500 hommes pour les chrétiens. Les Turcs informent le sultan de la victoire chèrement obtenue, qui laisse présager un succès final ; devant ces assurances, Soliman peut envisager que sa flotte hivernera dans Malte à l’automne 1565. Fin juin, les musulmans renforcent donc leurs batteries sur le mont Sciberras et se déplacent vers Birgù et Senglea. La fin de Saint-Elme marque le commencement d’un autre siège, celui des cités.
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Complément à page 113 du guide LA VALETTE…
+++PHOTOS de la Chapelle
A partir du 28 mai, les forces ottomanes lancèrent des assauts continuels sur le fort ; défendu sans répit par un petit nombre de combattants, jusqu’à la mort du dernier d’entre eux.
Les trois derniers Chevaliers (retranchés dans la minuscule chapelle, conservée dans la muraille du fort) furent massacrés et leurs corps démembrés attachés à des planches puis mis en direction de Birgu (base de l’Ordre), montrant ainsi que les janissaires ne faisaient pas de prisonniers.
En réponse, le Grand Maître Jean Parisot de La Valette fit procéder à la décapitation de 400 Turcs (emprisonnés au Fort Saint-Ange) et bombarder les forces ottomanes avec ces têtes en guise de boulets de canon.